La France est pleine de superstitions et de croyances, comme ailleurs dans le monde d’ailleurs. Voici une liste des plus répandues et on vous explique aussi leurs origines et significations.
1) Le numéro 13 porte malheur
Êtes-vous triskaïdékaphobe ? C’est-à-dire, souffrez-vous de la peur du nombre 13 ? Ce nombre est souvent associé au malheur, même si on accorde peu de crédit en France à cette superstition aux origines floues. Aux Etats-Unis, elle est prise tellement au sérieux qu’elle a un coût sur la société.
Aussi improbable que cela puisse paraître, c’est tout simplement parce qu’il suit le nombre 12 que le nombre 13 porte malchance. Le 12 est en effet considéré comme un nombre parfait : les 12 divinités de l’Olympe, les 12 constellations du zodiaque ou encore les 12 travaux d’Hercule sont autant de situations qui confèrent au nombre une dimension parfaite et sacrée, une symbolique de la complétude. S’y ajoutent les 12 mois de l’année, les 12 heures du jour et 12 heures de la nuit… Autant d’occurrences de ce chiffre qui en font un marqueur important. Et puisque 13 suit 12 de 1 seulement, il est au-delà de la complétude : il est jugé peu fiable et opposé au divin, et par extension maléfique.
La superstition vis-à-vis du nombre 13 trouve ses origines dans la religion chrétienne : il est lié à la Cène, lorsque les douze Apôtres se réunissent autour de Jésus. Judas, le traître, porte le nombre d’apôtres à treize. Dès lors le nombre maudit est associé aux affres de Jésus.
La Cène, de Léonard de Vinci (1495).
Depuis la superstition s’est ancrée dans la croyance populaire .
Être 13 convives à table signifierait que l’un d’entre eux va mourir dans l’année.
2) Briser un miroir apporte 7 ans de malheur
Briser un miroir apporterait 7 ans de malheur
Le fait de risquer sept ans de malheur si l’on brise un miroir remonte à l’Antiquité.
Cette superstition tire ses origines au Ier siècle, sous l’Empire romain. A l’époque, on croyait que les miroirs, alors rares et précieux, renvoyaient l’image des corps mais aussi des âmes. Casser son reflet revenait ainsi à abîmer son âme.
La durée de sept ans est quant à elle liée aux « cycles de la vie » des Romains. Ceux-ci estimaient qu’une personne évoluait par paliers de sept ans (de 0 à 7 ans, de 7 à 14 ans, etc.), chaque étape forgeant la personnalité de l’individu. Si un individu brisait un miroir, la malédiction devait courir jusqu’à la fin de son cycle, soit au maximum 7 ans, et ne pouvait être levée qu’au commencement d’un nouveau.
La croyance a ensuite perduré au fil des siècles.
3) Croiser un chat noir porte malheur
Croiser un chat noir porte malheur
Les superstitieux le craignent. Dans une grande partie de l’Europe, dont en France, croiser un chat noir porterait malheur.
Cette croyance païenne serait née au Moyen Age. Ce type de félin était alors associé au diable et accompagnait les adeptes de la sorcellerie.
Lors des chasses aux sorcières, des chats noirs étaient ainsi brûlés vifs avec leurs maîtresses.
En revanche, au Royaume-Uni, le chat noir serait signe de bon présage. Au XVIIe siècle, le roi Charles 1er d’Angleterre vouait même un culte à l’animal. Il a d’ailleurs été décapité au lendemain de la mort de son matou.
Napoléon aurait aussi croisé un chat noir avant la bataille de Waterloo… remportée par les Anglais notamment.
4) Le pain à l’envers sur la table apporte malheur dans la maison
Le pain à l’envers sur la table apporte malheur dans la maison
Il faut remonter au Moyen Âge pour trouver l’origine de cette superstition. À cette période, les exécutions des condamnés se déroulaient sur les places pendant les jours de marché et vers midi. Ces mises à mort étaient publiques et attiraient une foule nombreuse. Le spectacle était gratuit et terriblement angoissant.
Le bourreau était aussi craint et respecté que haï. Personne ne s’approchait de lui. Tout le monde avait peur et les boulangers rechignaient à le servir. Il fallut un décret royal pour obliger les boulangers à mettre de côté un pain pour le bourreau, les jours d’exécution.
Alors, par contestation et pour marquer la différence, les boulangers prirent l’habitude de retourner le pain du bourreau sur leur étal.
C’est l’origine de la superstition qui consiste à croire qu’un pain mis à l’envers sur la table apporte le malheur et laisse entrer le diable dans la maison.
Le pain était et a toujours été un aliment essentiel dans la nourriture des Français.
C’est pourquoi certaines personnes par respect du pain et aussi pour conjurer le sort faisait une croix sur le pain avec le pouce ou avec le couteau avant de couper les tranches. La croix rappelant le sacrifice de Jésus Christ (pour les Chrétiens).
5) Passer sous une échelle, attention danger de mort
Passer sous une échelle, attention danger de mort
Pour expliquer cette superstition il faut aborder la symbolique de l’échelle chez les chrétiens. La référence est double. Elle est même triple si on considère une troisième explication païenne.
D’abord une échelle fut adossée à la croix de Jésus Christ lors de sa crucifixion. L’échelle se trouve de ce seul fait associé à la trahison de Judas et la mort du Christ.
Ensuite, l’échelle forme un triangle avec le sol et le mur sur lequel elle repose. Les croyants associent traditionnellement cette forme triangulaire à la Sainte-Trinité, c’est à dire le Père, le Fils, et le Saint Esprit. Passer sous l’échelle revient à traverser ce triangle, le profaner, briser la Sainte Trinité. Ce manque de respect justifierait la malchance qui s’abattrait sur vous.
Enfin signalons qu’au Moyen-âge l’échelle se voit associée à la mort par pendaison car les individus condamnés à la peine capitale étaient contraints de passer sous l’échelle adossée à la potence et utilisée pour mettre en place la corde.
En outre, la logique ou le bon sens veut qu’il est tout simplement dangereux de passer sous une échelle. La prudence aurait donc aussi joué un rôle dans la mise en place et l’installation de cette superstition.
6) Ouvrir un parapluie sous un toit est source de malheur
Ouvrir un parapluie sous un toit est source de malheur
Certaines personnes croient que la superstition de parapluie vient de l’Égypte ancienne, où elle a été principalement utilisée pour la protection contre les rayons chauds du soleil. La légende dit que les anciens Égyptiens croient que l’ouverture d’un parapluie à l’intérieur (loin du soleil) était un acte irrespectueux qui enragerait le dieu du soleil, qui aurait dirigé sa colère vers tout le monde dans la maison où le parapluie a été ouvert.
D’autres croient que la superstition de parapluie a une source plus moderne et pratique. Les premiers parapluies modernes n’étaient pas si sûrs. Construits avec des rayons en métal dur et des déclencheurs à ressort, ils pourraient être dangereux à ouvrir. En fait, l’ouverture d’un à l’intérieur pourrait poser un danger pour les personnes et les objets fragiles à proximité.
Ainsi, l’avertissement de ne pas ouvrir un parapluie à l’intérieur sert à protéger la santé et la sécurité des personnes et des biens dans la maison. En ce sens, la superstition pourrait provenir de la mauvaise chance (les blessures et les objets brisés) qui coïncidait souvent avec l’ouverture du parapluie. Dans la mesure d’éviter les blessures, cette superstition n’était pas nécessairement toute mauvaise !
Fait intéressant, certaines personnes croient que ce n’est pas toujours de la malchance d’ouvrir un parapluie à l’intérieur. Certaines personnes croient que c’est seulement de la malchance si le parapluie est noir, un cadeau, n’a jamais été utilisé à l’extérieur ou il y a une personne malade dans la maison !
7) Renverser du sel est de très mauvaise augure
Renverser une salière porte malheur Jeter du sel par dessus son épaule conjure le mauvais sort
On a coutume de jeter le sel par dessus son épaule gauche afin de conjurer le sort, et de faire venir à nous la chance. Pourquoi l’épaule gauche ? Dans la tradition chrétienne, cette épaule est directement associée au Mal.
A l’origine dans la Rome Antique, ce geste était pratiqué lorsque l’on renversait une salière. Le sel étant une denrée rare, cet accident était considéré comme de très mauvaise augure. Afin de conjurer le sort, on jetait spontanément du sel par dessus son épaule, signe que l’accident n’aurait pas le retentissement redouté.
Au Moyen-âge, le sel ne servait pas d’outil de rémunération, mais il n’en demeurait pas moins rare et précieux. Outre son usage en tant que conservateur alimentaire, le sel était aussi utilisé pour ses vertus répulsives envers les sorcières.
8) Trouver un trèfle à 4 feuilles est signe de bonheur et chance
Trouver un trèfle à 4 feuilles est signe de bonheur et chance
Le trèfle à quatre feuilles est une mutation peu fréquente du trèfle blanc qui est l’espèce la plus commune. Tellement rare qu’il y a :
seulement une chance sur 10.000 de trouver dans la nature un trèfle à quatre feuilles.
Comme vous le savez ce trèfle particulier est considéré en Occident comme un porte-bonheur.
Selon une autre légende païenne, chaque feuille a un sens. La première apporterait la renommée, la deuxième la richesse, la troisième l’amour et la quatrième la santé.
Mais dans la tradition chrétienne chaque feuille correspond plutôt à une vertu. La première feuille est pour l’espérance, la seconde est pour la foi et la troisième est pour la charité ; la quatrième feuille serait donc pour la chance. On dit aussi qu’il serait à l’image de Dieu : une seule plante avec de trois lobes, représentant le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Mais malgré ces explications théologiques c’est plus probablement la rareté du trèfle à quatre feuilles qui a tout simplement fait sa réputation comme porte-bonheur.
9) Toucher du bois porte chance
Toucher du bois porte chance
Le fait de toucher du bois par superstition est attesté dès l’Antiquité. A cette époque, les Grecs pensaient en effet que les arbres étaient sacrés, et tout particulièrement les chênes. Cette croyance résultait du fait que ces arbres, de par leur grande taille, attireraient davantage la foudre. Or, les Grecs considéraient les éclairs comme la manifestation de Zeus, le dieu suprême dans leur mythologie. Au fil du temps, la relation entre le bois des arbres et la chance s’est progressivement transmise aux Romains et aux Gaulois.
Ces religions ne sont plus pratiquées depuis longtemps mais il n’est pas rare, à l’avènement de nouvelles croyances, que celles-ci s’approprient les coutumes des cultes qu’elles remplacent. Ainsi, les chrétiens ont lié le fait de toucher du bois à la croix sur laquelle Jésus est mort avant de ressusciter. Toucher du bois est donc devenu un moyen de demander à Dieu d’exaucer ses prières.
10) La couleur verte porte malheur (au théâtre)
La couleur verte porte malheur (au théâtre)
Cette croyance vient du Moyen Age. A cette époque, impossible de teindre durablement un costume de scène en vert, comme tout autre vêtement d’ailleurs. Pour obtenir cette couleur sur du tissu, il fallait le peindre. On ne peut plus en effet utiliser des colorants végétaux comme la fougère ou l’ortie pour obtenir directement du vert comme auparavant car ils sont peu résistants et donnent une couleur délavée.
Mais la peinture était très toxique car on utilisait de l’oxyde de cuivre. On oxydait ainsi des morceaux de cuivre avec du vinaigre, du citron ou de l’urine.
Ainsi ce vert cumulait les inconvénients d’être mauvais pour la santé et très instable et corrosif. S’il faisait trop humide il virait. De nombreux comédiens auraient été intoxiqués par ce véritable poison.
Dès lors sa réputation est faite. Dès le 16ème siècle le vert est censé porter malheur sur les scènes de spectacles.
Ajouté à cela, on a longtemps dit que Molière était mort dans un costume vert. Il serait ainsi décédé dans un costume vert, sur scène, lors d’une représentation du Malade imaginaire.
Et voilà, nous sommes arrivés à 10 superstitions et croyances mais il en existe encore des dizaines, voire des centaines aux origines tout aussi incroyables et lointaines.
N’hésitez pas à en discuter dans les commentaires et nous dire si vous êtes superstitieux ou pas..
Bonjour, rien de vraiment original mais pour moi la symbolique du fer à cheval fonctionne très bien pour moi. J’en met un sur ma porte d’entrée et j’en porte en bracelet ou pendentif notamment. Histoire : Anno domini 969 le maréchal ferrant Dunstan fut visité par le diable en personne. Que veux tu, demanda t-il ? Il me faut un fer sur mon sabot!