Stonehenge est actuellement le site archéologique le plus visité d’Angleterre. Les équipes de télévisions et les hordes de touristes s’y succèdent sans relâche jour et nuit, en s’efforçant de ne pas troubler la magie de ces lieux fascinants.
Malgré cela, nous ne savons que très peu de choses de ce site. Le grand cercle mégalithique composé de rochers gigantesques et extrêmement lourds ne porte pas la moindre inscription : il semble être le fruit d’un travail de longue haleine qui s’est étalée par étapes sur une durée d’environ 10 siècles entre les III et IIeme millénaire avant Jésus-Christ.
Les recherches archéologiques ont montré que dans un premier temps le cercle de Stonehenge se composait de 56 trous dits « d’Aubrey », nom de celui qui découvrit, régulièrement espacés entre eux et servant à fixer de gros poteaux.
Au-delà du cercle formé par ces trous, un grand fossé d’un diamètre de 114 m environ est cerné à son tour d’un terre-plein. Une composition singulière si l’on considère qu’un fossé à l’intérieur d’un terre-plein ne peut en aucun cas servir de systèmes de défense…
Quoi qu’il en soit, des siècles plus tard la structure originelle en bois fut réinstallée en remplaçant les poteaux par de gros blocs de pierre. Pour commencer, on construisit un grand cercle de 30 arcs constitués chacun de trois pierres, avec les linteaux fixés par paires sur les monolithes porteurs, de manière à former un anneau ininterrompu.
Par la suite, on dressa à l’intérieur de ce cercle cinq arcs gigantesques supplémentaires, non reliés entre eux, dont les pierres pesaient entre 20 et 50 tonnes.
Des caractéristiques uniques
Avec ses pierres juxtaposés formant une seule structure, l’anneau extérieur de Stonehenge est unique en son genre.
Aucun autre monument mégalithique ne présente des caractéristiques similaires. Les cinq arcs intérieurs du cercle étaient disposés en U : en partageant cette forme en deux moitiés longitudinales symétriques, on obtient une ligne dont le prolongement à l’extérieur du cercle atteint une grande pierre dressée dite « Heelstone ».
Restauration de Stonehenge de 1919
Bâtir un monument de ce genre a dû demander un effort considérable, ne serait-ce qu’au vu du poids des pierres qui composent sa structure. De plus, on sait que ses pierres, ou sarsen, ont été transportés sur une distance de plus de 30 km, car la carrière de grés d’où elles sont extraites se trouvent à proximité d’Avebury.
Ensuite, au cercle d’origine est venu s’en ajouter un deuxième, formé de pierres de plus petite taille d’une variété de calcaire appelé « bluestone », dont les caractéristiques se trouvent, cette fois, à plus de 200 km de la.
La légende raconte que Merlin l’enchanteur lui-même, grâce à ses pouvoirs surnaturels, aurait transporté jusqu’à ce lieu cet énorme complexe qu’un peuple de géants avaient déjà déplacé Afrique en Irlande.
Impossible à transporter
Pour extraire ces « sarsen » et ces « bluestone », les anciens bâtisseurs du site ne disposaient que de massues et de bois de cerfs, car ils ne savaient pas travailler le métal.
On les imagine transportant à grand-peine ses énormes monolithes jusqu’au canal de Bristol d’où, d’abord par voie de mer, puis en remontant le cours de l’Avon, ils auraient fini par atteindre Stonehenge.
Mais pour l’instant, il ne s’agit là que d’une hypothèse. D’ailleurs, un groupe de passionnés réunis sous le nom de « Millenium Stone Project » s’est vainement efforcé de refaire ce parcours en utilisant les moyens de l’époque, mais le bloc de pierre qu’il transportait s’est lamentablement abîmé dans les eaux du canal. Richard Atkinson, l’un des plus grands spécialistes de Stonehenge, est allé jusqu’à affirmer que les bâtisseurs du site serait des « barbares hurlants qui se peignaient le visage en bleu ». Des propos démentis par une analyse au carbone 14 qui a permis de dater les bois de cerfs enfouis depuis des millénaires au fond de certains de ces trous. Sur la base de ces résultats, nous savons aujourd’hui que le cercle formé par les grands Sarsens remonte à environ 2200 ans avant Jésus-Christ.
Stonehenge par rapport aux étoiles
Pourquoi ces hommes d’un autre temps se seraient-il donc donnés tant de peine ?
À quoi servait Stonehenge ? Et l’espace circonscrit par ce cercle de Pierre était-il le théâtre de cérémonies rituelles de druides, les anciens prêtres des Celtes ?
Une des réponses a été fournie non pas par l’étude des pierres, mais par l’observation du ciel. En prolongeant la droite qui coupe en deux Stonehenge dans le sens longitudinale et passe par la « Heelstone » à l’extérieur du complexe, on atteint à l’horizon le point exact du lever du soleil, le jour du solstice d’été. Dès lors, on a étudié le cercle de pierres sous un angle tout à fait différent, à savoir du point de vue astronomique.
L’astronome Sir Norman Lockyer a pu fournir une datation de l’ensemble du complexe : selon lui, en effet, ces grands mégalithes auraient été dressés à partir de 2800 avant Jésus-Christ, sachant qu’ensuite ils auraient été abattus puis dresser à nouveau vers 1560 avant Jésus-Christ.
Mais ce n’est pas tout : au fil des siècles, un grand nombre de ses pierres aurait été retirées et, aujourd’hui, nous n’avons aucune certitude concernant leur emplacement originel. Quoi qu’il en soit, dans les années 1970, le célèbre astronome Gérald Hawkins a repris les recherches sur les corrélations existantes entre les mégalithes et la configuration céleste.
Un ordinateur mégalithique
Au bout de longues recherches, Hawkins découvrit de nombreux autres alignements astronomiques qui lui firent évoquer l’image d’un véritable ordinateur mégalithique. Selon lui, grâce à un système fondé sur l’emplacement des trous d’Aubrey, le monument permettait de prévoir les mouvements de la lune, les variations d’élever et des couchers du soleil et même les éclipses.
En d’autres termes, les anciens et mystérieux bâtisseurs de Stonehenge semblent avoir eu des connaissances très pointues en astronomie, bien que nous ignorions comment.
Aujourd’hui, si de nouvelles études ont mis partiellement en cause la précision des corrélations célestes de Stonehenge, chaque année, le 21 juin, on fait ici le solstice d’été, quand le soleil se lève dans l’alignement exact du monument le plus mystérieux d’Europe.
Stonehenge et l’Atlantide
Selon certains, Stonehenge et les autres monuments mégalithiques seraient les vestiges de la légendaire Atlantide, dont la population aurait essaimé sur les continents. Une datation récente au carbone 14 montre que les échantillons provenant des tombeaux mégalithiques seraient bien plus anciens qu’on ne l’imaginait.
La civilisation mégalithique ne serait donc pas le résultat de la décadence de cultures évoluées venant du Moyen-Orient, comme les sumériens, les Égyptiens ou les Grecs, mais bien l’expression d’un peuple beaucoup plus ancien, ayant vécu des milliers d’années auparavant. Par ailleurs, on trouve également des mégalithes anciens à Malte en Sardaigne, en Sicile, en Corse et dans la région italienne des Pouilles, des terres faisant autrefois partie de l’Atlantide, si l’on en croit les prêtres de l’Égypte ancienne.
Avebury, un autre anneau de mégalithes
Vers 3500 avant Jésus-Christ, un autre imposant anneau de mégalithes, celui d’Avebury, est apparue à 26 km de distance de Stonehenge. Les connaisseurs disent que « Avebury est, par rapport à Stonehenge, ce qu’est une cathédrale face à une église de village ». Aujourd’hui, un village a été bâti parmi ses pierres, mais autrefois son diamètre était de près de 1 km, contre les 300 m de Stonehenge.
De plus, si les archéologues supposent qu’on procédait en sont cercles à des rites propitiatoires pour la fertilité, un ancien consultant de la NASA a remarqué des coïncidences troublantes entre cet anneau de pierre et rien de moins que Cydonie, l’aire de la planète Mars où se trouve le célèbre « Sphinx martien ».